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Transférence

    C’était un soir. Dans mon lieu aux fenêtres ouvertes sur la cité, vous m’exposiez avec simplicité et sincérité votre travail. J’en connaissais déjà quelque peu les racines.
Racines métissées où Europe et Japon se faisaient vis-à-vis dans des avancées culturelles inaccoutumées. En tant que peintre, vous vous interrogiez sur : qu’est-ce que peindre à notre époque,  comment être peintre, quel support ou non et pour quelle peinture.
Comment composer la toile... la composter à la machine Singer…
Oser créer depuis le rien qui n’est pas rien. Fragmentarité essentielle, mais n’en restant pas là. Cherchant à rassembler pour que pensée il y ait.
Déchirures d’écriture brailles, de nouvelles exigences. Trous, trouées, trouures… en toiles de temps et d’espaces. Comme des nucléus évidés, en petits points de miroir, de regard et de voix, d’une rive à l’autre. Les bouches lilliputs ouvertes au monde d’une peinture naissante sont là à visiter les yeux qui observent.
Et voilà que précédant ces toiles aériennes, à la limite du palpable et du dérangeable, des assemblages inattendus vertigent le vide et l’énigmatique de cette peinture vivante.
Composition informelle et immatérielle.
Silencieuse exposition, si inhabituelle qu’on en reste magnifiquement étonné. La première fois où un peintre travaille dans l’ère post-les Immatériaux qui est la nôtre. Peindre dans cette avancée est un défi élégant .

                                Claude MAILLARD

                                                        

Claude MAILLARD est psychanalyste, écrivain.

Auteur de nombreuses publications, dont des romans, des œuvres photographiques, sonores ou électroniques comme des poèmes visuels ou numériques.

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